Chasser alcoolisé, c’est toujours autorisé !

Chasser alcoolisé, c’est toujours autorisé !

A la différence des conducteurs, aucune limite d’alcoolémie chiffrée n’est imposée aux chasseurs qui se promènent avec des armes de guerre entre les mains. Ils peuvent même se permettre un taux 3 fois supérieur !

Annoncée comme l’une des mesures phares du projet de réforme de la chasse en France, l’interdiction totale de l’alcool en action de chasse n’est toujours pas d’actualité alors qu’un décret nouveau prévoyant la répression des chasseurs “en état d’ivresse manifeste” vient d’entrer en vigueur dimanche 17 septembre 2023…

L’ivresse manifeste ? Selon la définition admise, c’est le stade à partir duquel une personne a “l’haleine sentant fortement l’alcool”, tient des “propos incohérents”, et présente une “démarche titubante”.

3 fois plus d'alcool qu'un automobiliste !

Autrement dit, le chasseur pourra passer par tout une série de stades d’ébriété, d’euphorie et de réflexes incertains avant d’être inquiété par une éventuelle amende : si un automobiliste est en infraction à partir de 0,5 g/l d’alcool dans le sang, un chasseur, lui, pourra théoriquement pousser le bouchon de vin jusqu’à 1,5 g/l au moins, seuil à partir duquel commencent selon les médecins les troubles de l’équilibre, les troubles visuels et les difficultés d’élocution. De plus, les effectifs des agents de l’environnement sont cruellement insuffisants sur le terrain, ces pauvres mesures n’ont donc que peu de chances d’être appliquées.

Ne pas fixer clairement de taux d’alcool maximal autorisé, c’est aussi laisser à l’appréciation totale des éventuelles forces de l’ordre l’état d’ébriété du chasseur, et puisque c’est la seule nouvelle mesure entrée en vigueur, un chasseur âgé ou malade pourra toujours continuer sa partie de chasse même s’il ne voit que d’un œil, a des déficiences neurologiques, et ne sait pas tirer droit, ce qui n’arrange rien au sentiment d’insécurité des promeneurs…

Autant dire que l’insécurité liée à la chasse a encore de beaux jours devant elle, et que malheureusement, il est à craindre cette année encore de nouveaux drames et d’innombrables situations dangereuses partout en France… D’autant plus que le dernier bilan accidentogène est tout sauf réjouissant, puisque selon l’OFB, 28% des accidents de la saison de chasse 2022-2023 ont concerné des non-chasseurs, ce qui représente une hausse spectaculaire par rapport à la moyenne de 13% ces deux dernières décennies !

Avec cette nouvelle mesurette, les chasseurs vont pouvoir rester de bons vivants, contrairement aux promeneurs et aux cyclistes qui auront été confondus avec des sangliers…

Contact presse : presse@aspas-nature.org

Dernières actualités

07.05.2024

Drôme : dites NON à la chasse aux 1000 chamois !

Malgré une population en baisse, les chasseurs drômois font pression pour tuer plus d’un millier de chamois d’ici 2027… Pour leur seul loisir ! Avant le 12 mai 2024, participons en masse à la consultation publique pour demander un moratoire sur la chasse de cette espèce emblématique de nos montagnes !   Le chamois est un ongulé paisible, […]

06.05.2024

“La part du loup”, un film sur le gouffre culturel entre l’Italie et la France

Pourquoi la cohabitation entre le loup et les activités pastorales fonctionne mieux en Italie qu’en France ? C’est le fil rouge du nouveau film documentaire La Part du Loup réalisé par Carmen Munoz Pastor et Vincent Primault, dont l’ASPAS et Férus sont partenaires. Des avant-premières sont prévues les 10 et 11 mai 2024 au Festival Nature d’Aubusson (23). […]

03.05.2024

Les chasseurs dans la rue pour défendre la barbarie du déterrage !

Ils veulent continuer à déterrer et à massacrer des familles entières de blaireaux, et ils entendent bien le faire savoir : détournant le véritable objet de la Journée mondiale des blaireaux – une grande action de sensibilisation lancée par l’ASPAS en 2022 pour dénoncer, justement, la cruauté de la vénerie sous terre, – la Fédération des […]

02.05.2024

Consultations publiques : dites NON au déterrage des blaireaux dès le 15 mai !

À partir du 15 mai, dans plusieurs départements de France, les chasseurs ressortent leurs pelles, pioches, pinces et autres instruments de torture pour s’adonner à leur funeste passion : le déterrage de familles entières de blaireaux, directement au terrier. Interdite chez la plupart de nos voisins, la chasse sous terre fait de la résistance en […]

30.04.2024

De plus en plus de loups… mais des dégâts qui baissent !  

Entre 2018 et 2023, d’après les données fournies par l’OFB*, le nombre de loups présents en France a quasiment doublé, passant d’environ 570 individus à 1100. Dans le même temps, d’après les bilans des dommages établis par la DREAL**, le nombre d’animaux domestiques prédatés par les loups a quant à lui diminué de 13% !  Comment […]