Québec – À peine le tiers des Québécoises et des Québécois sont favorables au projet GNL Québec/Gazoduq, alors que près de la moitié y sont opposé.e.s et que la population est fortement opposée à une participation financière des gouvernements dans ce projet d’exportation de gaz. C’est ce que révèlent les résultats d’un sondage Léger réalisé à l’échelle de la province du 20 au 22 novembre 2020 et rendu public cette semaine.

À la question « Le projet GNL Québec/Gazoduq est un projet d’exportation de gaz de l’Ouest canadien qui serait transporté par un pipeline en traversant le Québec de l’Abitibi jusqu’au Saguenay, puis acheminé outre-mer par des navires, qui passeraient sur le fjord du Saguenay et sur le fleuve Saint-Laurent. Êtes-vous favorable ou défavorable à ce projet? », à peine le tiers (34%) des répondant.e.s se sont dits « favorables » et parmi ce nombre, seulement 11% y étaient « très favorables ». En comparaison, deux fois plus de Québécois.e.s (21%) sont « très défavorables » à GNL Québec.

Près d’un.e Québécois.e sur deux (46%) se dit « défavorable » au projet; cette proportion monte à 49% chez les francophones. En comparaison, seulement 32% des francophones sondés sont en faveur du projet. 

De plus, 60% des répondant.e.s âgé.e.s de 18 à 24 ans (68% chez les étudiant.e.s) sont contre le projet. Considérant la dette écologique et économique immense que GNL Québec/Gazoduq pourrait laisser à cette génération, il est clair que l’acceptabilité sociale est encore moins au rendez-vous.

Les Québécois.e.s s’opposent à un appui financier des gouvernements

L’opposition de la population est encore plus forte lorsqu’on lui demande si elle est favorable ou non à une participation financière des gouvernements dans le projet GNL Québec/Gazoduq. La majorité des Québécois.e.s (54%) sont « défavorables » à un appui financier de l’État, alors que deux fois moins (28%) de répondant.e.s se disent « favorables ». Chez les francophones, 58% se disent « défavorables » à une participation financière des gouvernements. Un maigre 8% des Québécois.e.s  sont « très favorables » à un appui financier de l’État, alors que trois fois plus de gens (24%) sont « très défavorables ». 

« Les difficultés financières de ce projet dépassé ne sont plus un secret pour personne et sans l’aide des gouvernements, il ne verrait jamais le jour. C’est un signal très clair qu’envoie la population québécoise à nos élu-e-s : les projets d’énergies fossiles ne passent pas et ils passent encore moins lorsqu’on utilise notre argent public pour les maintenir artificiellement en vie », affirment les groupes citoyens, les organisations environnementales et les regroupements étudiants qui ont commandé ce coup de sonde.

« La participation historique de la population au BAPE il y a quelques semaines était déjà un bon indicateur, mais le sondage Léger nous permet aujourd’hui d’affirmer hors de tout doute qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale au Québec pour ce projet de gaz fossile », ajoutent-elles.

Rappelons que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a enregistré un record de participation lors des consultations publiques sur ce projet, avec le dépôt de plus de 2 500 mémoires. Lors des présentations devant la commission du BAPE, 80% des interventions étaient par ailleurs opposées au projet d’exportation de gaz sur la base de préoccupations sociales, environnementales et économiques. 

Autres faits saillants du sondage :

  • Seulement 24% des femmes sont « favorables » au projet alors que 47% sont « défavorables ».
  • 66% des 18-24 ans et 62% des 65 ans et plus se disent « défavorables » à une participation financière des gouvernements dans le projet.

Méthodologie

Le sondage Léger a été commandé par la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), Eau Secours, Équiterre, Greenpeace, Nature Québec et le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ). La marge d’erreur maximale pour un échantillon de 1 000 répondant.e.s est de ± 3,1%, et ce, 19 fois sur 20.

Pour le consulter dans sa version intégrale, cliquez ici

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Pour plus d’informations, contactez:

Patrick Bonin, Responsable de la campagne Climat-Énergie, Greenpeace
514 594-1221, [email protected]

Courtney Mullins, Équiterre
514 605-2000, [email protected] 

Alice-Anne Simard, Nature Québec
418 803-4992, [email protected]

Chloé Proulx, étudiante en comptabilité au Cégep de Champlain St-Lawrence et militante de la CEVES
418 906-6395

Ashley Torres, étudiante en science politique à l’Université Concordia et militante de la CEVES
438 924-2048