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Justice pour les blaireaux du Loir-et-Cher !

L’arrêté préfectoral du 8 juillet 2019 qui autorisait le déterrage des blaireaux dès le 15 mai cette année-là vient d’être définitivement annulé par la justice, presque trois ans après les faits... Heureusement, sous la pression de l’ASPAS et de ses partenaires locaux (Sologne Nature Environnement et Perche Nature), ce texte avait déjà été abrogé par le préfet lui-même, le 5 août 2019. Cette mobilisation a certainement permis de sauver la vie de plusieurs blaireaux : les chasseurs n’ont eu en effet que 4 semaines au lieu des 4 mois habituels pour s’adonner à leur funeste passion ! 

La décision du tribunal administratif d’Orléans, tombée le 24 mars 2022, confirme ce que nous dénoncions en 2019 : le préfet n’avait pas fourni suffisamment d’éléments dans la note de présentation de la consultation publique pour justifier la chasse anticipée des blaireaux dès le 15 mai :   

« En l’espèce, la note de présentation accompagnant le projet d’arrêté relatif à l’ouverture d’une période complémentaire pour la vénerie du blaireau mentionne l’objet de l’arrêté, les périodes possibles de chasse en application de l’article R. 424-5 du code de l’environnement. Elle ne précise pas, en revanche, les objectifs et le contexte des mesures, en particulier les motifs justifiant l’ouverture d’une période complémentaire pour l’exercice de la vénerie sous terre du blaireau. Il est seulement précisé que la population de blaireaux est bien installée sur le territoire du département, que les comptages réalisés mettent en avant une forte augmentation de cette population durant les dix dernières années, que les dommages causés sont en constante augmentation depuis la saison 2013/2014 et que les conditions de vie du blaireau en font un animal difficile à réguler au tir et que les prélèvements se font majoritairement par vénerie sous terre durant la période complémentaire. Cette note ne comporte cependant aucune donnée quant aux populations de blaireaux dans le département et aux prises par déterrage effectuées les années précédentes. Par suite, la note de présentation ne satisfait pas aux exigences du II de l’article L. 123-19-6 du code de l’environnement. »   

Loir-et-Cher, terre de résistance pour les blaireaux !   

Cette victoire dans le Loir-et-Cher, département qui recouvre une partie de la Sologne où les traditions cynégétiques sont encore tenaces, a une saveur particulière : c’est ici en effet que se trouve Valaire, première mairie de France à avoir interdit la pratique du déterrage sur l’ensemble de la commune, avec l’aide des juristes de l’ASPAS ! Si la préfecture – sans surprise – a rapidement saisi le tribunal qui a sanctionné l’arrêté municipal, le village est devenu le symbole de la lutte contre le déterrage grâce à sa maire, Catherine Le Troquier, et a inspiré d’autres municipalités.   

Le Loir-et-Cher, c’est aussi le département d’Henri Louis-Vuitton, président de la Fédération de chasse, 3e vice-président de l’Office Français pour la Biodiversité et défenseur de la barbarie du déterrage : « Quand des personnes tomberont malades de la tuberculose, on pourra remercier ces gens-là » avait-il déclaré à la Nouvelle République, après que nos associations ont obtenu l’abrogation de l’arrêté préfectoral du 8 juillet… Peut-être s’est-il renseigné depuis, mais mieux vaut le lui rappeler encore une fois : la vénerie sous terre participe justement à la propagation de la tuberculose bovine, voilà pourquoi les autorités sanitaires interdisent cette pratique dans les zones à risque !  

Avouez que pour défendre ses intérêts et manipuler les esprits, c’est tellement plus simple de jouer avec la peur que de reconnaître les preuves scientifiques… 

Télécharger la décision du 24 mars (PDF)

Mobilisons-nous pour les blaireaux en 2022 !  

De nouveaux projets d’arrêtés commencent à fleurir partout en France pour autoriser la période complémentaire de vénerie sous terre à partir du 15 mai… Participez aux consultations publiques, et diffusez-les autour de vous !  

Vos dons font nos actions !  

Pour que l’ASPAS continue à défendre la voix des blaireaux devant les tribunaux, vous pouvez faire un don. Un grand merci pour votre soutien !   

 

Contact presse ASPAS : presse@aspas-nature.org

© Photo d’en-tête : Serge Montagnon