Lors de la campagne de la présidentielle de 2017, la proposition d’un « revenu universel d’existence » faite par Benoît Hamon, le candidat du Parti socialiste, avait été beaucoup moquée, présentée comme irréaliste ou utopique. Cinq ans plus tard, l’idée d’un revenu de base détaché de l’activité professionnelle fait pourtant son retour dans les propositions de certains candidats à l’élection présidentielle de 2022.
Un sujet très marqué politiquement, puisque tous les candidats de droite et d’extrême droite y sont opposés, à l’exception du centriste Jean Lassalle, quand tous les candidats de gauche, sauf Nathalie Arthaud, le font figurer dans leur programme, sous une forme ou une autre, cependant parfois assez éloignée du revenu universel de base inconditionnel.
Anne Hidalgo, Parti Socialiste - un bonus de 5000 euros pour tous l’année des 18 ans
La candidate du Parti Socialiste, successeure de Benoît Hamon dans la course à l’Elysée, souhaite mettre en place un « minimum jeunesse » de 564 euros mensuels pour les plus de 18 ans les plus précaires, sous conditions de ressources (le RSA, accessible uniquement aux plus de 25 ans, est à 575 euros pour une personne seule). Plus original, celle qui est aussi maire de Paris propose de verser une dotation universelle de 5000 euros versée à tous les jeunes l’année de leurs 18 ans, qu’ils soient étudiants, salariés, ou sans emploi.
Yannick Jadot, Europe Ecologie Les Verts - 920 euros par mois à partir de 18 ans, sous conditions.
Le candidat Europe-Ecologie les verts souhaite réformer le RSA et mettre en place un « revenu minimum garanti », ou « revenu citoyen d’autonomie » versé à tous adultes, sans emploi ou avec un faible revenu, sans tenir compte des revenus des parents pour les plus jeunes. L’idée étant que tout citoyen ou citoyenne, quel que soit son statut ou son activité, ne touche pas moins de 920 euros, allocations type APL incluses.
Jean Lassalle, Résistons - ouvrir le RSA aux étudiants de moins de 25 ans
Le candidat du parti de centre droit Résistons veut ouvrir le RSA (575, 62 euros pour une personne seule) aux jeunes de moins de 25 ans, sous condition de formation et/ou de revenus. Il souhaite également accorder aux étudiants un prêt à taux zéro de 20 000 euros garanti par l’Etat.
Jean-Luc Mélenchon, La France Insoumise - 1063 euros par mois pour les plus de 18 ans qui poursuivent des études, sous condition
La France Insoumise ne propose pas de revenu universel mais propose de créer une « garantie d’autonomie », qui remplacera les bourses, accessible à tous les jeunes de 18 à 25 ans, étudiants, apprentis, lycéens professionnels, à condition qu’ils soient détachés du foyer fiscal de leurs parents. Son montant sera de 1063 euros par mois. Jean-Luc Mélenchon souhaite également étendre le RSA aux 18-25 ans - aujourd’hui ils ne peuvent le toucher que sous conditions, contrairement au RSA des plus de 25 ans, non conditionnel.
Philippe Poutou, Nouveau Parti Anticapitaliste - 1350 euros nets pour les 18-25 ans sans emploi
Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) souhaite créer un « pré-salaire d’autonomie » à destination des 18-25 ans sans emploi, lequel serait égal à 75% du SMIC, revalorisé à hauteur de 1800 euros nets, soit 1350 euros nets. Les salaires des apprentis seraient également revalorisés à hauteur de 1800 euros nets.
Fabien Roussel, Parti Communiste français - 850 euros pour tous les étudiants, sans autre condition
Comme Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Parti communiste souhaite créer un revenu fixe pour tous les étudiants et étudiantes, sans aucune condition, et sans prise en compte des revenus des parents, de 850 euros par mois minimum. Il souhaite également ouvrir le RSA aux moins de 25 ans.
Selon un sondage BVA pour RTL publié le 28 mars, 68% des 18-24 ans considèrent que les hommes et femmes politiques ne s’intéressent pas suffisamment à la jeunesse et ses problématiques, alors que 48% des jeunes affirment, pas rancuniers, s’intéresser à la politique.
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