Chaire EDHEC-Scientific Beta sur l’investissement ESG et climatique

La Chaire EDHEC-Scientific Beta vise à améliorer la connaissance et soutenir des recherches sur l’intégration des dimensions ESG et Climat dans les process d’investissement, de gestion des risques et d’allocation d’actifs des investisseurs institutionnels.

 

En 2012, en s’appuyant sur les recherches de l’EDHEC-Risk Institute en matière de gestion quantitative des portefeuilles d’actions, l’EDHEC a créé Scientific Beta, un fournisseur d’indices dits de « smart beta ». La qualité de ses recherches et le leadership intellectuel de ses équipes ont permis à Scientific Beta de s’imposer rapidement comme un des leaders des nouvelles formes de gestion systématique des actions totalisant plus de 60 milliards de USD d’actifs sous réplication et des clients institutionnels non seulement en Europe mais également en Amérique du Nord et en Asie.

Vendu à la bourse de Singapour début 2020 pour une valeur de plus de 200 millions d’euros, Scientific Beta continue à coopérer avec l’EDHEC notamment en participant à des projets de recherche communs et en cofinançant une chaire de recherche sur l’investissement ESG et climatique. Cette chaire, dotée d’un budget annuel d’un million d’euros contribue à améliorer la connaissance et soutenir des recherches sur l’intégration des dimensions ESG et Climat dans les process d’investissement, de gestion des risques et d’allocation d’actifs des investisseurs institutionnels.

Cette chaire ainsi que les recherches conduites par l’EDHEC Risk Institute en matière d’investissement climatique préfigurent la création d’un nouvel institut, l’EDHEC Risk Climate Impact Institute (ERCII) qui sera officiellement lancé courant 2022.
 

UNE ÉTUDE CLÉ SUR LE GREENWASHING DES PORTEFEUILLES

 

La chaire EDHEC-Scientific Beta a donné lieu, depuis sa création, à de nombreux travaux de recherche et publications destinés aux professionnels de l’investissement. Parmi ceux-ci l’EDHEC a distingué une étude bien particulière promue non seulement auprès de tous les investisseurs mais plus globalement de l’ensemble des parties prenantes à la questions climatique, à savoir l’analyse des pratiques de greenwashing dans la construction des portefeuilles à objectifs climatiques.

Depuis de nombreuses années, le secteur financier se positionne comme partie de la solution au risque de changement climatique en se proposant d’utiliser ses capacités d’investissement pour engager les entreprises sur les nécessaires changements des produits et méthodes de production, afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Cet engagement veut s’appuyer sur un process dynamique et réflexif visant à maximiser l’impact des investisseurs sur les émetteurs de gaz à effet de serre qui sont aussi les émetteurs des titres dans lesquels ils sont investis. Il s’agit à la fois d’interpeller la gouvernance des entreprises sur la contribution de celles-ci au réchauffement climatique mais aussi et de manière cohérente de réorienter les flux d’investissements en fonction des réponses et améliorations constatées de la part de ces mêmes entreprises. Ce mouvement s’est renforcé avec la mise en place ces dernières années de nombreuses réglementations et alliances d’investisseurs visant à organiser et promouvoir l’investissement climatique.

Malheureusement, malgré une intense communication de la part de l’industrie financière, le décalage entre les promesses des stratégies d’investissement climatique et la réalité de la prise en compte des performances climatiques des entreprises dans les fonds et indices représentatifs de ces stratégies est si important que l’on peut parler de véritable greenwashing du portefeuille. C’est-à-dire d’une communication sur un potentiel impact de la stratégie d’investissement sur l’amélioration de la situation climatique qui ne correspond pas aux allocations promues par ces stratégies. Ainsi l’étude sur le greenwashing dans la construction de portefeuille montre que sur l’ensemble des stratégies ayant un objectif prioritaire d’impact sur les performances climatiques des entreprises, les scores climatiques ne correspondent en moyenne qu’à 12 % des différences de poids des titres du portefeuille.

Cette incapacité des traditionnelles stratégies d’investissement climatiques à prendre significativement en compte la réalité des performances climatiques des entreprises pour déterminer le poids de leurs titres dans le portefeuille a des conséquences négatives sur le potentiel impact de l’engagement des investisseurs sur un enjeu pourtant reconnu par un grand nombre d’entre eux comme fondamental.

PUBLICATIONS

 

Sustainable Investing with ESG Rating Uncertainty
Septembre 2021 - Doron Avramov, Si Cheng, Abraham Lioui, Andrea Tarelli
Cet article analyse les implications en matière de prix des actifs et de portefeuille d'un obstacle important à l'investissement durable - l'incertitude quant au profil ESG de l'entreprise.

 

Doing Good or Feeling Good? Detecting Greenwashing in Climate Investing
Août 2021 - Noël Amenc, Felix Goltz, Victor Liu
Dans cette étude, les chercheurs identifient les risques d'écoblanchiment dans la construction de portefeuilles qui représentent des stratégies climatiques populaires, en particulier ceux qui correspondent à des stratégies d'alignement net-zéro.

 

Chasing the ESG Factor
Juillet 2021 - Abraham Lioui, Andrea Tarelli
Dans la série temporelle (ESG ordinal) ou dans la section transversale (ESG cardinal) ? Les auteurs montrent de manière analytique que, lorsqu'un ajustement approprié est mis en œuvre pour garantir des notations ESG identiques, l'écart de rendement des facteurs produits par les deux méthodes n'est que du « bruit ».

 

Does Greenhouse Gas Emissions Disclosure Add Value?
Juillet 2020 - Abraham Lioui
Dans le sillage de l'accord de Paris, les entreprises ont été soumises à une pression croissante pour divulguer leurs références écologiques, notamment leurs niveaux d'émissions de gaz à effet de serre. Mais les marchés financiers les récompensent-ils pour cette transparence ?

 

The DeCarbonisation Factor: A New Academic Fiction?
Décembre 2019 - Abraham Lioui
Existe-t-il un facteur vert dans l'univers de l'investissement, qui justifierait le développement d'offres intégrant un facteur de faible émission de carbone dans le menu des facteurs traditionnels ?