Étude du WWF : manger plus durable au même prix, c’est possible !

Étude du WWF : manger plus durable au même prix, c’est possible !

Communiqué de presse                                                                                        

 

Étude du WWF : manger plus durable au même prix, c’est possible !  

 

Bruxelles, 22 avril 2021 - Une nouvelle étude, commandé par le WWF, montre qu'il est possible pour les Belges de consommer des produits plus durables, sans dépenser plus d’argent. L’étude compare le panier alimentaire moyen d’une famille de quatre personnes avec un « panier durable ». Résultat : le panier durable permet de réduire l’empreinte carbone alimentaire de 50 %, est conforme aux recommandations nutritionnelles et affiche le même prix que le panier classique. Changer nos habitudes alimentaires est essentiel pour assurer un avenir sain à la planète. Le WWF appelle les politiques et les commerces de détail à soutenir ce changement. L'étude s'inscrit dans le cadre de "Eat4Change", un nouveau projet que va mener le WWF dans huit pays européens jusqu’en 2024, avec le soutien de l'Union européenne (UE).

 

L'étude (Blonk Consultants) porte sur trois catégories d'âge : les adultes (de 18 à 64 ans), les adolescents (de 10 à 17 ans) et les enfants (de 3 à 9 ans). Les recommandations sont globalement les mêmes pour les trois groupes. Les résultats ont été compilés et présentés pour une famille de quatre personnes, composée de deux adultes, d'un adolescent et d'un enfant.

 

De meilleurs choix pour la planète sont possibles…

Le panier durable est basé sur un régime flexitarien. Au quotidien, cela signifie une réduction des produits industriels transformés (gras, salés et sucrés), des sodas et boissons alcoolisées. La consommation de charcuterie, volaille et de viande est réduite à deux fois par semaine et la consommation de produits laitiers à trois fois par semaine. Les poissons, les coquillages et les crustacés devraient être considérés comme des mets délicats à consommer de façon occasionnelle. En revanche, le panier prévoit de doubler les portions de fruits, de légumes, de céréales et de légumineuses. L'étude confirme les résultats et recommandations antérieurs, tels que décrits dans le rapport EAT-Lancet[i].

Monica Schuster, chargée des politiques alimentation et agriculture au WWF : "Le panier durable pour une famille de quatre personnes réduit de moitié l'empreinte carbone de la consommation alimentaire– ce qui est conforme à l’objectif de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C. Le panier durable permet aussi une réduction d’un tiers de l’utilisation des terres, ce qui laisse plus d'espace disponible pour la nature ou des formes d'agriculture plus extensives. Par ailleurs, l'eutrophisation est réduite, ce qui améliore la qualité de l'eau. La perte de biodiversité due à la production alimentaire est également en baisse. Enfin, le nouveau panier crée de la marge pour mieux rémunérer la production agricole plus durable."

 

…sans payer plus cher !

Selon les habitudes alimentaires actuelles, une famille belge de quatre personnes (deux adultes, un adolescent et un enfant) dépense en moyenne 172 €[ii] en nourriture et en boissons par semaine. Le panier durable réduit cette dépense à 158 € (-9 %), en grande partie grâce à une moindre consommation de boissons alcoolisées, de snacks, de sodas et de charcuterie, de volaille, de viande et de produits laitiers. Avec le budget économisé, pour un groupe de produits sélectionnés (fruits, légumes, viande, produits laitiers, café), il est possible d’introduire 30 % de produits plus durables dans le panier (par ex. issus de l’agriculture biologique ou du commerce équitable), sans dépasser le budget hebdomadaire initial. Ces produits sont généralement plus chers parce que le consommateur paye un prix équitable aux agriculteurs et agricultrices et rémunère les services environnementaux fournis par la production agricole. Pour être certain de choisir des produits d’origine durable, le consommateur ou la consommatrice peut introduire dans son panier plus de produits des marchés des producteurs locaux ou achetés en filières courtes. 

 

Choisir une viande et des produits laitiers de meilleure qualité

En ce qui concerne la viande et les produits laitiers, il est important de faire de meilleurs choix. Grâce à un système agricole extensif et bien géré, les vaches peuvent convertir les prairies en précieuses protéines tout en favorisant la valeur de la biodiversité des prairies. Ces mêmes prairies contribuent également au stockage du carbone, participent à la prévention de l'érosion, rétention d’eau et apportent une valeur ajoutée sur le plan paysager. Dans une exploitation extensive, un nombre limité de porcs et de poulets est utile pour traiter les flux résiduels et les déchets. En optant pour des produits d'origine animale biologiques ou pour de la viande et des produits laitiers provenant de productions agricoles pratiquant l’élevage extensif et à l’herbe, les consommateurs peuvent soutenir ces producteurs et productrices (par ex. via les colis de viande du producteur, les marchés locaux ou les filières courtes).   

 

Le soutien essentiel du gouvernement et des commerces de détail

Ce que nous mangeons et la manière dont nous le produisons en Belgique revêtent une grande importance pour notre planète. Nous devons faire un usage optimal des nombreux services écosystémiques que la nature fournit et dont bénéficie notre système alimentaire, tout en minimisant leur impact négatif.

La part du budget des ménages consacrée à l'alimentation diminue en Belgique. En 2018, cette part était de 14 %, contre 21 % en 1978[iii]. Aujourd'hui, nous dépensons donc relativement moins pour notre alimentation que par le passé. Dans le même temps, le régime alimentaire moyen dans notre pays n’est pas en ligne avec les recommandations de santé et nos agriculteurs et agricultrices luttent pour survivre. Grâce à ses choix alimentaires, le consommateur ou la consommatrice peut faire un pas important vers la réduction de son empreinte écologique. En outre, il ou elle influence l'offre des producteurs, productrices et détaillant.es, ce qui a un impact positif sur notre système alimentaire. Le gouvernement et le commerce de détail peuvent et doivent jouer un rôle d'orientation à cet égard, par exemple en soutenant les bonnes pratiques agricoles et en rendant ainsi les produits durables plus compétitifs sur le marché.

 

Eat4Change, un projet qui parle aux jeunes

Cette étude fait partie de « Eat4Change », un projet que le WWF va déployer jusqu’en avril 2024 dans huit pays européens, avec le soutien de l'Union européenne. Conscient que la tendance actuelle est déjà à la diminution de la consommation de produits d’origine animale, le WWF vise avec « Eat4Change » à soutenir et accompagner le changement vers des modèles alimentaires et des pratiques de production plus durables. Plus précisément, le WWF souhaite sensibiliser les jeunes à l'impact de leur alimentation sur la planète et sur leur avenir. En influençant leurs proches et en exigeant plus d'engagement de la part des entreprises et des décideurs, ils peuvent jouer un rôle de citoyen.nes actifs. « Eat4Change » souhaite ainsi contribuer aux objectifs de développement durable et aux actions climatiques.

 

Pour plus d'info:

Koen Stuyck, porte-parole du WWF Belgique, 0499 70 86 41

 

Informations à la rédaction :

 

 



 
Notes:

[i] Raport ‘EAT Lancet’: https://eatforum.org/eat-lancet-commission/eat-lancet-commission-summary-report/

[ii] Le budget standard de 172 euros est calculé de la même manière que les 158 euros du scénario optimal. Pour chaque produit utilisé dans l'optimisation, un prix moyen a été attribué en fonction de ce que l'on peut trouver sur le site Internet des trois plus grands supermarchés (Colruyt, Delhaize et Carrefour). Celle-ci a ensuite été liée à la composition (x grammes du produit * prix pour 100g).

 

[iii] Chiffres disponibles via https://statbel.fgov.be

 

 

FIN